Une famille d’accueil d’Ottawa se livre : « Oui, c’est un défi, mais qui en vaut tellement la peine! »

Quand Melanie Merkley et les siens ouvrent leur porte à une nouvelle enfant, non seulement accueillent-ils un bébé, mais ils tendent aussi les bras à toute une famille.

« Nous ne faisons pas qu’accueillir une enfant, nous favorisons aussi les liens familiaux », avoue-t-elle. « Il est absolument essentiel de maintenir et de renforcer le rapport entre l’enfant et ses parents naturels. »

Melanie reste en contact avec les parents de l’enfant en les informant des moments marquants de sa vie, comme ses tout premiers pas. Même après que l’enfant retrouve sa famille d’origine, les parents envoient des textos, des photos et des mises à jour à Melanie qui, à son tour, les tient au courant des grands moments de sa propre vie. Pour elle, prendre en charge une enfant consiste à offrir un soutien continu – non seulement lorsque l’enfant lui est confiée, mais bien après son départ.

Comme elle a grandi dans une famille qui accueillait des enfants, Melanie s’est passionnée pour le soin des petits dès l’adolescence. Et faisant carrière dans le milieu de la santé mentale des enfants et des adolescents, elle a acquis des compétences pour s’occuper d’enfants vulnérables et de jeunes ayant des besoins variés.

Melanie s’est trouvée inspirée par l’épanouissement et le succès qu’elle a pu observer chez des enfants confiés à des familles d’accueil, et comme elle et son mari Ron adorent les bébés, tous deux ont décidé de communiquer avec la Société de l’aide à l’enfance d’Ottawa afin d’entamer le processus pour devenir une famille d’accueil. C’était il y a 13 ans. Depuis, le couple a accueilli 23 enfants.

Malgré sa longue expérience, Melanie admet qu’il y a certaines inconnues, lorsqu’on prend une enfant en charge.

« On s’inquiète des effets que l’arrivée d’une nouvelle personne aura sur notre vie quotidienne, sur la dynamique familiale; on se soucie des aspects logistiques de la prise en charge – de tout, depuis les visites de la travailleuse sociale, jusqu’aux rencontres avec la famille biologique », précise-t-elle.

Mais pour Melanie, Ron et leurs enfants, ces défis sont largement compensés par la joie et la satisfaction qu’apporte l’accueil d’une enfant. Le plus valorisant, à leurs yeux, ce sont les relations durables qu’ils ont forgées avec ces jeunes enfants et leurs familles naturelles.

« Ce que nous disons aux parents, c’est que nous formons une équipe, que nous ne sommes pas en concurrence avec eux, mais que nous sommes là pour les aider, et lorsque l’enfant nous quitte, nous gardons nos rapports avec la famille. Et c’est extraordinaire de voir une famille se remettre sur pied et de savoir qu’on y a contribué.

Les propres enfants de Melanie ont aussi l’occasion de vivre les joies et les défis qui surviennent lorsqu’on aide les autres. « Nos enfants adorent faire partie d’une famille d’accueil », renchérit-elle. « Leur vie prend un sens; ils se chargent avec plaisir d’ouvrir les bras à une petite et de lui offrir de l’amour et un sentiment de sécurité, même s’ils savent que c’est une situation temporaire. »

L’une des inquiétudes les plus courantes des parents qui voudraient former une famille d’accueil, c’est la difficulté émotionnelle de laisser partir une enfant lorsqu’elle doit les quitter. Mais Melanie sait bien que ce chagrin fait partie du processus, et qu’il signifie que les siens ont fait tout ce qu’ils pouvaient pour cette enfant venue sous leur toit.

« Les gens me disent souvent qu’ils ne pourraient jamais accueillir une enfant parce qu’ils s’y attacheraient trop, et je leur réponds que c’est exactement pourquoi ils devraient le faire. Ces enfants ont besoin d’attachement, d’amour, et de sécurité. Il n’est pas facile de les voir partir, mais cette douleur est signe qu’on a réussi. Si jamais ça devient trop facile, c’est qu’il sera temps de prendre notre retraite. »

Melanie aimerait que les familles qui songent à accueillir des enfants se souviennent d’un message important : « Il ne s’agit pas seulement de prendre une enfant sous son toit, mais surtout de changer la donne pour des familles entières, de donner aux enfants un endroit sûr où guérir, et de montrer aux parents biologiques qu’ils peuvent surmonter des difficultés. Devenir famille d’accueil a changé nos vies de bien plus de façons que nous pouvions l’imaginer au départ, et je crois sincèrement que les gens qui se sentent interpellés devraient faire le premier pas. Oui, c’est un défi, mais qui en vaut tellement la peine! »


Si devenir famille d’accueil vous intéresse, sachez que vous avez le pouvoir de créer un changement durable, non seulement pour l’enfant, mais pour sa famille qui a besoin d’espoir et de soutien.

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